Saturday, April 30, 2011

Ces milliardaires africains qui font mentir les clich�s | Eco89


Ils sont neuf Africains à avoir été répertoriés dans la liste des hommes les plus riches du monde du magazine Forbes. Parmi ces entrepreneurs milliardaires du Nigeria, d'Egypte et d'Afrique du Sud, aucun francophone, et pas de femmes.

L'Afrique et son milliard d'habitants, c'est une classe moyenne évaluée à 100 millions de personnes, contre 27 millions en 1980 selon les estimations de l'Agence française de développement, coiffée d'une minorité ultra-privilégiée de 100 000 millionnaires en dollars, selon le World Wealth Report 2010.

Ceux que consacre le classement Forbes sont multi-milliardaires, perchés au sommet de cette caste de privilégiés.

Nigeria

Aliko Dangote en juin 2008 (Mike Hutchings/Reuters)

Aliko Dangote, 53 ans

  • Domaine. Sucre, farine, ciment.
  • Fortune. 13,8 milliards de dollars, soit 51e fortune mondiale.
  • Parcours. Issu d'une famille prospère de commerçants musulmans, il se spécialise très tôt dans l'importation et la vente de ciment. Lorsqu'un putsch militaire fait table rase des entrepreneurs les plus puissants du pays, pour lutter contre la corruption, il se précipite sur le marché.

    Il se lance dans le commerce du sucre, puis de l'agroalimentaire et de l'immobilier. Son empire s'étend désormais sur tout le continent, et sa fortune a augmenté de 557% l'an dernier, ce qui fait de lui l'homme le plus riche d'Afrique.

Mike Adenuga, 58 ans

  • Domaine. Télécoms, banque, pétrole.
  • Fortune. 2 milliards de dollars.
  • Anecdote. Fan de football, il sponsorise de nombreux tournois.
  • Parcours. Surnommé « le gourou » au Nigeria, Mike Adenuga a débuté par les classiques études aux Etats-Unis avant d'hériter d'une scierie familiale. Son sens des affaires et du contact lui obtiennent des contrats dans la construction et l'immobilier.
    Il se lance parallèlement dans la vente de dentelles et la distribution de Coca-Cola. A 26 ans, il est millionnaire. Dans les années 80, il obtient un contrat pour bâtir des casernes militaires dans le pays.

    Il fonde son groupe de télécoms, Globacom, qui rassemble aujourd'hui plus de 13 millions d'abonnés, et vient de se lancer dans la 4G. Par ailleurs, il préside Conoil, une compagnie pétrolière du Niger, et détient des parts dans la Equatorial Trust Bank.

Afrique du Sud

Nicky Oppenheimer en janvier 2011 (Stefan Wermuth/Reuters)

Nicky Oppenheimer, 65 ans

  • Domaine. Diamants.
  • Fortune. 5,7 milliards de dollars. Il est l'homme le plus riche d'Afrique du Sud.
  • Anecdote. Il est connu pour s'être indigné contre le film « Blood
    Diamond » sorti en 2002, déclarant : « Les diamants du sang sont à ranger
    dans les placards de l'Histoire. »
  • Parcours. Dès des études de philosophie, d'économie et de politique, il rejoint la société minière de son père, la Anglo American Corporation, à Londres. En 1975, il retourne à Johannesburg pour intégrer De Beers, entreprise spécialisée dans l'extraction de diamants, dont Anglo American est l'actionnaire principal.

    Il prend la tête de De Beers en 1978. Pour combattre l'arrivée des Russes et des Australiens sur le marché à la fin des années 1990, il ouvre des joailleries partout dans le monde, dont une aux Galeries Lafayette à Paris.

Johann Rupert, 60 ans

  • Domaine. Luxe.
  • Fortune. 4,8 milliards de dollars.
  • Devise. « Ne remettez pas à demain ce que vous pouvez déléguer aujourd'hui. »
  • Parcours. Banquier de formation, c'est lui qui incite son père, à la tête de l'entreprise Rembrandt, spécialisée dans les vins et le tabac, à se diversifier dans le luxe. En 1986, il quitte la banque pour aider son père à gérer le groupe.

    L'apartheid les oblige à séparer leurs actifs en deux branches : les actifs locaux d'un côté, les étrangers de l'autre. Cette seconde branche devient le groupe Richemont, en 1988, qui comprend les marques Cartier, Dunhill, Montblanc et Chloé.

    Devenu actionnaire principal de Richemont, Johann Rupert tente une brève expérience de PDG du groupe, en 2002. Il redresse les comptes, au plus bas pendant la crise économique qui suit le 11 septembre. Il quitte le fauteuil de PDG en 2006, et dirige depuis le groupe dans l'ombre, depuis Stellenbosch, en Afrique du Sud.

Patrice Motsepe, 49 ans

  • Domaine. Mines.
  • Fortune. 3,3 milliards de dollars.
  • Parcours. Cet ancien avocat est devenu le premier Noir milliardaire d'Afrique du Sud. Son père, propriétaire d'un débit d'alcool, finance ses études. Patrice Motsepe se spécialise dans le droit minier.

    En 1994, la politique du Black Economic Empowerment de Mandela lui donne le coup de pouce décisif. Il rachète des puits de mines d'or à faible production, qui n'intéressent pas les gros groupes, et augmente leur productivité. Il profite du cours avantageux des matières premières dans les années 2000. Il est aujourd'hui à la tête de l'immense conglomérat African Rainbow Minerals.

Egypte

Nassef Sawiris en décembre 2007 (Benoit Tessier/Reuters)Nassef Sawiris, 50 ans

  • Domaine. Bâtiment.
  • Fortune. 5,6 milliards de dollars.
  • Parcours. Il est le fils cadet d'Onsi Sawiris, fondateur du conglomérat Orascom, qui comprend de la construction, le tourisme, les technologies et la communication.

    Diplômé d'économie à l'université de Chicago, il rejoint le groupe en 1992. Il prend la tête d'Orsacom constructions, le volet bâtiment de l'entreprise, en 1998. Il siège au conseil d'administration du géant français de la construction, Lafarge.

Naguib Sawiris, 56 ans

  • Domaine. Télécoms.
  • Fortune. 3,5 milliards de dollars.
  • Anecdote. Il a déclaré : « Avec la généralisation des femmes voilées, les
    rues du Caire ressemblent à celles de Téhéran », ce qui lui a valu une
    fatwa par le cheikh Youssef al-Badri.
  • Parcours. Diplômé en génie mécanique, il rejoint la compagnie Orascom de son père en 1979. L'aîné de la famille se concentre sur les télécoms, et oriente sa stratégie vers les pays émergents.

    Celui qu'on surnomme le pharaon des télécoms est le créateur d'un groupe géant de téléphonie mobile, Orascom Télécom Holding, qui contient des opérateurs égyptien, algérien et italien. En 2005, il atteint 50 millions d'abonnés, principalement africains. Il s'engage dans la révolution égyptienne, et appelle à la démission d'Hosni Moubarak.

Onsi Sawiris, 81 ans

  • Domaine. Construction, télécoms, tourisme.
  • Fortune. 2,9 milliards d'euros.
  • Parcours. C'est le patriarche de la dynastie Sawiris, et le fondateur du groupe Orascom. Osni Sawiris commence par étudier l'agriculture à l'université, sous l'influence de son père.

    Il s'ennuie vite, et se lance dans la construction de routes et de canaux. Mais Nasser nationalise les entreprises en 1961, et l'oblige à repartir de zéro.

    Il crée Orascom en 1976, avec cinq salariés. L'expansion du groupe dans le domaine de la construction lui permet de se diversifier, et d'ajouter le tourisme et les télécommunications à son activité.

Mohamed Mansour, 63 ans, Egyptien

  • Domaine. Automobile, grande distribution, immobilier.
  • Fortune. 2 milliards de dollars.
  • Parcours. Il entre avec ses deux frères sur la liste Forbes en 2011. Après des études d'ingénieur et de commerce aux Etats-Unis, il y reste pour enseigner jusqu'en 1973.

    Fils d'un entrepreneur en textile, il profite du réchauffement des relations entre l'Egypte et les Etats-Unis, au début des années 70. Son groupe introduit les marques américaines sur le marché égyptien : Caterpillar, Chevrolet, Marlboro…

    Il crée également sa propre chaîne de supermarchés, Metro. En 1996, il fusionne son groupe avec celui de ses cousins, les Maghraby. Il continue d'étendre ses liens avec l'industrie américaine, notamment General Motors. Il est également ministre des Transports d'Egypte entre 2005 et 2009. Il est sous le coup d'accusations de corruption.

En collaboration avec la rédaction de Terangaweb.com

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